Tout a commencé un matin banal. Je me suis levé, encore à moitié endormi, et je suis allé dans la salle de bain pour commencer ma routine. Et là, au pied du lavabo, quelque chose a attiré mon regard : une série de petits filaments bruns, légèrement recourbés, semblables à des vers.
J’ai figé.
Ils étaient immobiles, mais leur apparence était trop étrange pour que je les ignore. En tant qu’adulte rationnel, je n’ai pas paniqué. Mais intérieurement, quelque chose a commencé à me déranger. Pourquoi seraient-ils là ? Comment sont-ils arrivés ? Et surtout… qu’est-ce que c’est ?
Première impression : une invasion ?
Ma première pensée a été évidente : des vers. Peut-être des vers de terre remontés par les canalisations ? Ou pire — des parasites. L’idée même qu’ils puissent venir de la tuyauterie m’a fait frissonner.
J’ai pris un morceau de papier et en ai délicatement ramassé un pour l’examiner de plus près. Aucun mouvement. Pas de réaction. Mais leur texture était organique, légèrement collante. Et pourtant… quelque chose clochait.

Hypothèses en chaîne, stress qui monte
Rapidement, mon esprit a commencé à créer des scénarios. Peut-être que c’était le signe d’un problème plus profond dans les canalisations. Peut-être un animal mort dans les murs, ou une fuite qui avait attiré quelque chose.
J’ai pensé à prendre des photos et à les envoyer à un professionnel. Puis, j’ai ouvert les moteurs de recherche. Tapez «vers bruns salle de bain» sur internet, et vous serez envahi par des images toutes plus effrayantes les unes que les autres :
Vers drainants
Larves de mouches
Vers de collemboles
Et même parasites intestinaux «remontant par erreur»
Autant dire que mon petit-déjeuner est resté sur la table, intact.
L’indice inattendu
J’étais à deux doigts d’appeler un exterminateur, quand quelque chose m’a arrêté. En nettoyant autour de la zone, j’ai trouvé un petit objet… familier. Un bouchon de brosse à cheveux cassé. L’un de ceux qu’on visse au bout du manche.
En regardant de plus près, j’ai remarqué que les poils synthétiques de la brosse étaient du même brun, de la même forme… et cassés de la même manière.
C’est là que tout s’est éclairé :
Ce n’était pas des vers. C’étaient des morceaux de poils de brosse à cheveux cassés, imbibés d’eau, gonflés et déformés par l’humidité.
L’illusion parfaite
L’humidité de la salle de bain, la lumière du matin, et mon esprit encore flou avaient transformé une simple accumulation de poils en une scène d’horreur digne d’un film de série B.
Je me suis senti stupide. Et soulagé.
Mais aussi choqué par la facilité avec laquelle notre cerveau peut nous piéger, surtout dans des espaces où l’on croit tout contrôler.
Ce que j’ai appris, c’est que même dans des environnements familiers, l’inattendu peut surgir, et notre esprit peut transformer l’ordinaire en effrayant.
Pourquoi je raconte ça
Parce que je sais que je ne suis pas le seul.
Parce que, dans un monde saturé d’images alarmantes, de vidéos virales et d’alertes permanentes, notre cerveau est sursollicité, surinterprète, et parfois nous fait perdre le bon sens.
Je raconte ça parce que parfois, la peur est plus dans notre perception que dans la réalité.
Et aussi pour rappeler une chose toute simple :
Avant d’imaginer le pire, prenez une grande inspiration, un chiffon, une lampe de poche… et regardez bien.