On croit souvent que les plus grands dangers viennent de loin. Mais parfois, c’est la personne qui vit derrière le mur d’à côté qui vous porte le coup le plus bas. Ma voisine pensait m’utiliser, me réduire au silence, mais elle a oublié une chose essentielle : je ne pardonne jamais l’injustice.
200 € : une somme qui change tout
Je m’appelle Lila. J’ai 48 ans, deux enfants que j’élève seule et une vie faite de sacrifices quotidiens. Mon mari nous a quittés il y a six ans, et depuis, chaque dépense est calculée au centime près. Mon salaire de téléconseillère à distance suffit à peine à couvrir le loyer et les factures. Alors, oui, 200 € représentent pour moi une fortune.
C’est ce jour-là que ma nouvelle voisine, Satie, est venue frapper à ma porte. Son ton était pressant, son visage fatigué :
— « Lila, j’ai fait une grosse fête hier, ma maison est dans un état lamentable. Je dois partir travailler, tu pourrais nettoyer à ma place ? Je t’offre 200 €. »
J’ai pris une inspiration. Deux jours de travail acharné… Mais impossible de refuser. J’ai dit oui.
Un travail exténuant
La scène qui m’attendait était pire que tout ce que j’avais imaginé : canettes écrasées, odeurs de nourriture rance, traces collantes jusque sur les murs. Deux jours complets, j’ai frotté, lavé, rangé, jeté des sacs entiers de déchets. Mes doigts saignaient presque, mon dos me suppliait d’arrêter. Mais je pensais à mes enfants, et cela me donnait la force de continuer.
Le mépris
Lorsque je suis allée frapper pour recevoir mon paiement, j’étais à bout mais soulagée. Elle a ouvert la porte, m’a regardée droit dans les yeux et, avec une froideur glaciale, m’a lancé :
— « Quel argent ? Je ne t’ai rien promis. »

Je suis restée figée, incapable de répondre. Tout mon travail balayé comme si je n’avais été qu’une idiote. Elle a fermé la porte, me laissant seule dans l’humiliation.
Une idée sombre
Cette nuit-là, au lieu de dormir, j’ai ruminé. La colère me brûlait la poitrine. Elle croyait m’avoir dupée, mais j’allais lui montrer qu’on ne se joue pas de moi impunément.
J’avais passé deux jours dans sa maison. J’avais vu ses factures impayées, ses courriers compromettants, son ordinateur resté allumé avec des messages peu flatteurs. Je détenais assez d’éléments pour faire s’effondrer le château de cartes de sa belle image.
Le retournement
Avec discrétion, j’ai copié ce qu’il fallait. Puis, anonymement, j’ai distribué ces preuves à quelques-uns de ses amis et connaissances. Parallèlement, j’ai parlé autour de moi. Pas besoin d’exagérer : les faits suffisaient. En quelques jours, son cercle d’admirateurs s’est éloigné, ses soirées se sont vidées, et son nom, autrefois prononcé avec admiration, s’est mis à susciter des murmures ironiques.
Je la voyais sortir, tête basse, incapable de soutenir le regard des autres. Elle, qui vivait pour l’approbation et l’image, s’était retrouvée isolée.
La véritable victoire
Non, elle ne m’a jamais rendu mes 200 €. Mais elle a perdu ce qui comptait le plus pour elle : son prestige. Moi, j’ai retrouvé ma fierté. Et surtout, j’ai appris que même les plus petites victoires peuvent avoir un goût de triomphe lorsqu’on refuse de se laisser piétiner.
Depuis ce jour, chaque fois que nos regards se croisent, elle détourne les yeux. Elle sait. Et moi aussi.